C’est une attente très complexe en raison même de l’incertitude du contexte économique, politique, social et international. L’inflation, la hausse des taux, les coûts de l’énergie, les problématiques humaines, la fin du soutien étatique qui se poursuit, sont autant de points qui appellent à la vigilance et au suivi de la situation. Cependant, il faut souligner certains éléments positifs comme le maintien de la production, une inflation plutôt modérée et une progression du PIB.
Les entreprises jouent un rôle important mais sont dépendantes des débouchés. Le chiffre d’affaires des entreprises s’est amélioré à la suite des épisodes sanitaires avec de la croissance et les résultats observés sont positifs et sains en termes d’autofinancement. Néanmoins, beaucoup d’entreprises disposent de peu de disponibilités et sont donc soumises aux risques conjoncturelles et systémiques. De la même manière, le poids de la dette est important pour nombre d’entre elles. La structuration de cette dernière étant propre à chaque entreprise. Mais il est vrai que l’épisode COVID a laissé un alourdissement de la dette financière et des dettes fiscales ou sociales. Nous remarquons à ce titre un retour des inscriptions de privilèges qui sans être à leur niveau antérieur demeure un signal significatif d’une tendance.
L’ensemble de ces raisons pousse malheureusement à s’attendre à une hausse progressive des procédures collectives avec des dossiers importants. Comme cela a été le cas pour 2022. Mais cette évolution sera progressive avec une forte soumission aux évènements à venir. De la même manière, la survenance ou non de cas « majeurs » aura un effet sur l’ensemble du tissu économique. La structuration étant majoritairement faite de petites entreprises qui gravitent autour de moyennes et grandes entreprises agissant souvent en donneurs d’ordres. Ce qui induit effectivement la surveillance accrue sur les délais de paiement pour éviter que les disponibilités soient retenues par un certain nombre d’acteurs au détriment d’autres. Nous aurons à ce titre un certain nombre de retours à faire.
De la même manière, la question des dissolutions anticipées (volontaires) déjà évoquée en 2022 devra être mise à jour dans la mesure où sur la fin de l’année un étranglement a été observé entre les immatriculations et la radiation. Ces décisions « volontaires » étant elles aussi un signal souvent occulté d’une tendance réelle de repli du tissu économique.