RICHARD LACROIX : Les dirigeants me demandent quasiment tout le temps des candidats qui ont de l'assertivité et notamment pour les postes de DAF. L'assertivité, c'est ici la capacité à imposer et à défendre ses idées et ses convictions, la capacité à être force de proposition en permanence et à défendre son territoire et ses équipes. Il arrive qu’on me demande des DAF avec une très forte personnalité pour être un interlocuteur capable de gérer la relation avec des fonds d'investissement ‘‘agressifs, intrusifs, combatifs’’ pour reprendre les termes utilisés par certains de mes clients.
A une certaine époque, on pouvait imaginer qu'on attendait d'un DAF qu'il soit un bon exécutant de la stratégie financière de l’entreprise, que la trésorerie soit bien gérée, la rentabilité sous contrôle. De nos jours, l’entreprise confie au DAF un rôle de Business Partner capable d'aller défendre les choix du comité de direction ou le business plan auprès d'investisseurs. On recherche un négociateur avec une capacité de conviction certaine. C’est une évolution forte du métier.
Le DAF est encore plus qu’avant attendu comme un acteur de la transformation de l’entreprise qui doit agir sur les trois axes classiques de la transformation que sont les systèmes d'information, les processus et l’organisation. Pour accompagner le changement, et optimiser le fonctionnement de la société. Et là il doit avoir du leadership, c'est-à-dire une capacité de vision, une capacité à entraîner les collaborateurs de l’entreprise en mode transversal et à jouer un vrai rôle moteur au comité de direction, sans se contenter d’être une simple chambre d'enregistrement des décisions business de la direction.
Le DAF de 2024 parle de plus en plus et indifféremment autant de chiffres que de business, et ce qui renforce son binôme avec le DG et sa collaboration avec toutes les fonctions opérationnelles.