Cette analyse a été réalisée par Diane Quenault de St Sulpice, Directrice de Marché Creditsafe.
Depuis la diffusion le 10 mars dernier, par le gouvernement, des mesures destinées à soutenir les entreprises, tant en matière économique et financière qu’en matière sociale, le comité scientifique préconise la prolongation de 6 semaines du confinement, un état d’urgence sanitaire a été adopté par le Parlement, le gouvernement dégaine 25 premières mesures pour sauver l’économie et faire face à la crise du Covid19.
Les mesures dévoilées par le Gouvernement, si elles sont pour certaines exceptionnelles, devront, pour être efficaces, s’inscrire dans une gestion globale de la crise de Liquidité à laquelle chacune des entreprises concernées sera confrontée.
Il est devenu urgent pour les entreprises d’avoir
Quelles sont les mesures que les entreprises doivent prendre immédiatement pour limiter autant que possible l’impact de la crise sanitaire sur leur activité ?
C’est la possibilité pour les entreprises de demander auprès de l’URSSAF un délai pour le paiement des charges sociales échues mais aussi des remises exceptionnelles des majorations et pénalités de retard.
En matière fiscale, les entreprises bénéficient aussi de la possibilité de demander le report de paiements des impositions directes (IS) et des contributions indirectes (TVA) déjà dus, mais aussi ceux à venir auprès de l’URSSAF et du SIE. Les entreprises doivent saisir la CCSF (Commission des Chefs de Services Financiers) de son département en charge de centraliser les demandes de délais de paiement des cotisations sociales et fiscales.
Les indépendants peuvent, au choix, moduler leur taux de prélèvement à la source ou reporter le paiement des acomptes.
380 000 établissements qui auraient dû payer leurs cotisations salariales et patronales le 15 mars ont déjà bénéficié de ce décalage.
Les employeurs de plus de 50 salariés, dont l’échéance est fixée le 5 avril, pourront voir la date de paiement de leurs cotisations reportée jusqu’à trois mois sans pénalité.
Mais il faudra transmettre la déclaration sociale nominative (DSN) avant le 6 avril.
Pour les indépendants, l’échéance mensuelle du 20 mars et celle du 5 avril ne seront pas prélevées.
Attention, Le report des délais de paiement n’est pas automatique et, vraisemblablement, chacune des demandes sera traitée au cas par cas notamment en considération du secteur d’activité touché (hôtellerie, événementiel, distribution de produits d’importation notamment asiatique…).
Il est important de présenter des dossiers complets, justifiant de l’origine de la difficulté liée à la crise du CORONAVIRUS et il est peu probable, à ce stade, qu’il soit demandé aux entreprises des prévisionnels de trésorerie comme cela est habituellement le cas.
Pour accompagner les entreprises, le gouvernement accordera des aides massives et ciblées selon la taille des entreprises. Afin de leur permettre de mobiliser très rapidement ces mesures de soutien immédiates aux entreprises, le ministère de l’Économie et des finances (DGE) a lancé le 27 mars un outil d’aide en ligne, consultable à l’adresse https://info-entreprises-covid19.economie.gouv.fr.
Pour être efficaces, les mesures de renégociation des dettes bancaires doivent s’inscrire dans une stratégie globale de mise en œuvre.
les entreprises doivent intervenir auprès des Etablissements de Crédit pour
Concernant la Banque Publique d’Investissement (BPI France) , les principales mesures annoncées sont :
Autre dispositif :
Pour faire connaître toutes ces mesures, une nouvelle campagne de communication, baptisée "Entrepreneurs, on ne veut vous lâchera pas, gardez le cap", démarrera début avril. "Il faut redonner de l'optimisme et de la confiance pour servir l'avenir, c'est le propre de l'union sacrée", estime Patrice Bégay (lisez la suite de l'article ici).
La médiation du crédit joue également un rôle prédominant dans les relations d’affaires. En cas de dénonciation de découverts existants, les entreprises doivent « mobiliser la médiation du crédit » au plus vite pour renégocier leurs contrats et leurs crédits.
La mobilisation de l’Etat à hauteur de 300 milliards d’euros, comprenant :
Pour les petites structures, les indépendants et les micro-entrepreneurs, un Fonds de solidarité a, par ailleurs, été créé: il sera abondé d’un milliard d’euros, dont 250 millions des régions.
L’Etat versera une aide d’urgence début avril à ceux qui sont asphyxiés - dont l’activité a été interdite ou qui ont connu une baisse de 50 % de chiffre d’affaires par rapport à mars 2019.
Pour ceux dont la structure a été créée il y a moins d’un an, c’est le chiffre d’affaires mensuel moyen depuis le lancement de l’activité qui est retenu : plus d'informations en cliquant ici. Le gouvernement a également conclu des accords avec EDF, Engie et les Bailleurs.
Pas de coupures de la fourniture d’électricité, gaz et eau, en raison de factures impayées, durant toute la période de l’état d’urgence sanitaire pour les TPE (moins de 10 salariés) en grande difficulté.
À leur demande, elles pourront obtenir le report du paiement des factures non acquittées, et leur rééchelonnement sur au moins six mois, sans pénalité. De la même manière, après en avoir discuté avec les bailleurs, le gouvernement a décrété que pour les TPE et les PME appartenant à l’un des secteurs dont l’activité est interrompue, les loyers seront appelés mensuellement et non plus trimestriellement.
La seule mesure prise en matière contractuelle concerne, pour l’heure, les marchés publics. Ainsi, les entreprises, titulaires de marchés publics, pourront adapter leurs prestations aux circonstances sans notamment supporter de pénalités. Dans les relations entre opérateurs privés, la seule mesure annoncée est la mobilisation du Médiateur des entreprises lequel dépend du Ministre de l’économie et des finances et vient en soutien aux entreprises et aux organisations publiques pour les aider à résoudre leurs éventuels litiges.
L’une des principales questions posées aux entreprises est celle de leur faculté d’annuler leurs commandes, de ne pas supporter de pénalités en cas de non-respect de leurs engagements ou enfin de récupérer des arrhes en cas d’annulation. Or, ces questions ne sont pas véritablement traitées par le dispositif. Il faudra sans doute se tourner vers le Code civil qui donne un certain nombre de solutions, notamment au titre de la force majeure si la jurisprudence ou une intervention réglementaire qualifie l’épidémie comme telle, ou encore, l’introduction de « l’imprévision ».
Sans doute, le Gouvernement devra mettre en place, selon l’ampleur des conséquences économiques, des mesures équivalentes à celles des déclarations de catastrophe naturelle qui permettraient l’intervention de compagnies d’assurances au soutien des entreprises notamment en raison d’annulation de marchés ou d’impossibilité de satisfaire les commandes
Le Gouvernement a recommandé aux grands donneurs d’ordres de faire preuve de civisme et de suspendre les loyers, les factures d'eau, de gaz et d’électricité pour les PME en difficulté.
Il est important que les entreprises se rapprochent des fournisseurs assurer les encours et maintenir leur limite de crédit. Euler Hermes s’engage à soutenir les entreprises Françaises.
Les mesures dévoilées et mentionnées par le gouvernement visent à faire face à la baisse de l’activité mais aussi à l’employabilité et l’absentéisme des salariés.
Les entreprises peuvent avoir recours à :
150 000 entreprises et 1,6 million de salariés en chômage partiel, annonce Muriel Pénicaud (le dispositif de chômage partiel aurait d'ores et déjà coûté 4 milliards d'euros aux finances publiques, selon le gouvernement).
Là-encore, les entreprises doivent anticiper les différents risques pour les salariés et s’assurer de la mise en œuvre de toutes les mesures nécessaires.
Il est donc nécessaire pour les employeurs de s’assurer des règles applicables dans l’entreprise et dans la branche professionnelle concernant le maintien de salaire édicté par le Code du travail ainsi qu’en matière de prévoyance pour anticiper de nombreuses difficultés liées à l’absentéisme des salariés sans contrepartie de travail mais avec le maintien de l’obligation de payer le salaire.
En revanche, plusieurs secteurs jugés indispensables pour la continuité de la vie économique et la sécurité du pays vont désormais disposer «d’instruments de souplesse», dixit le ministère du Travail.
Ces secteurs seront définis, au fil du temps, par décret. Les entreprises concernées pourront dès lors porter la durée maximale quotidienne de travail de 10 à 12 heures, la durée maximale hebdomadaire de 48 à 60 heures et sur une période de douze semaines consécutives de 44 à 48 heures. Concernant les travailleurs de nuit, la durée hebdomadaire de travail calculée sur douze semaines sera, elle, étendue de 40 à 44 heures.
Face à l’épidémie, le gouvernement offre également aux entreprises plus de flexibilité sur les temps de repos compensateurs pendant toute la durée de l’état d’urgence sanitaire. Ainsi, la durée de repos quotidien, fixée normalement à 11 heures, est raccourcie à 9 heures. En contrepartie, l’entreprise devra accorder un repos compensateur équivalent au repos dont le salarié n’a pas pu bénéficier. Par ailleurs, les ordonnances permettent le travail dominical pour «faire tourner les entreprises sept jours sur sept», détaille le ministère du Travail. Les employeurs restent toutefois contraints d’attribuer un autre jour de repos hebdomadaire.
Les mesures présentées constituent déjà un véritable effort pour tenter de s’adapter à la situation. Elles évolueront très certainement dans les jours et semaines à venir, nécessitant un suivi permanent, selon les conséquences économiques, financières et sociales de la crise sanitaire.
Les entreprises doivent rester vigilantes et ne pas hésiter à se rapprocher des professionnels pour tenter d’anticiper et gérer au mieux, et surtout éviter l’isolement.
N’oublions pas que certaines tailles et formes juridiques d’entreprise devront protéger les finances personnelles du dirigeant.
Il faudra également préparer et envisager de financer la reprise, la fin du confinement marquera la fin d’une ère mais également le début d’une autre…..
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