Pour cette 4ème parution clotûrant l'édition 2019 de notre Baromètre des Délais de Paiements, nous constatons tout d'abord une évolution positive des délais de paiement sur le plan national.
Sur l'échantillon des entreprises analysées, 57,3% d'entre elles payaient en retard sur la période soit une baisse conséquente de 11,7% par rapport au 3ème trimestre. Une baisse également constatée sur le pourcentage d'entreprises accusant un retard supérieur à 30 jours ( -2,6% vs 3ème trimestre) et en nombre de jours de retard moyen (-2,2 jours).
Serait-ce là les premiers résultats tant attendus de la politique gouvernementale pour remédier au problème des délais de paiement ?
Une récente étude de notre partenaire GoodPayeur® que nous vous invitons à lire ici) tend à prouver que sur le point du Name & Shame, ce n'est pas encore le cas : cette étude leur a permis d'observer que les entreprises condamnées en 2015 et 2016 ont aggravé leurs retards de paiement de 2018 à 2019.
À ce sujet, Jean-Charles IZE, CEO de GoodPayeur®, commente : " Il faut garder en tête le fait que GOODPayeur® s'est fixé comme objectif d'observer les comportements de paiement des entreprises condamnées au Name & Shame, exclusivement. Dès lors, il nous est impossible de mesurer un effet global sur l'économie avec un échantillon représentatif de notre côté. Ce que l'on constate c'est que d'une part, les récidives ont été constatées et condamnées et que d'autre part les comportements de paiement de plus de la moitié des entreprises condamnées ne se sont pas améliorés entre 2018 et 2019, voire pire, il se sont aggravés pour les entités condamnées en 2015 et 2016. Pour Pierre PELOUZET, Médiateur des entreprises, qui a commenté les résultats de notre étude, le dispositif est encore trop jeune pour produire des effets sur une question organisationnelle et économique aussi sensible. Il faut continuer l'observation dans le temps. Mais également, nous savons que le site de la DGCCRF est peu consulté et que les condamnations manquent de visibilité (à part pour les entreprises les plus connues, relayées dans les média). L'approche globale des institutions : Charte, Labellisation... dont s'inspire GOODPayeur®, les nouveaux modes de règlement, les nouveaux usages et la modernisation de l'économie contribuent bien plus à l'amélioration des délais de paiement, selon moi, qu'un Name & Shame qui est certainement trop confidentiel encore."
Au 4ème trimestre, la tendance négative sectorielle s'inverse enfin : sur les 5 secteurs d'activités payant le plus en retard, le nombre de jours de retards en moyenne baisse de 20,38 jours à 17,44 jours, et le secteur le plus affecté (les administrations publiques) compte "seulement" 66,1% d'entre elles qui règlent leurs factures en retard, contre 78,4% des entreprises du transport au trimestre précédent.
Dans le top 3 des "pires" régions en termes de retards de paiement, on retrouve à nouveau l'Île-de-France (#1) et la Normandie (#2), avec cette fois-ci les Hauts-de-France en 3ème position. La tendance positive se confirme donc, puisque la moyenne des entreprises analysées payant en retard dans ces régions passe à 59,7%, contre 73,2% au 3ème trimestre. Toujours sur ce top 3, le nombre de jours de retards moyens passe quant à lui de 25,2 jours à 17,1 jours.
Si la plus nette amélioration s'observe sur la tranche des grandes entreprises (+250 salariés) avec 31,9% de moins d'entre elles qui règlent leurs factures en retard au 4ème trimestre, les autres catégories d'entreprises ne sont pas en reste. Sur ces 3 autres catégories (de la micro-entreprise à la PME), le nombre de jours de retards moyen passe de 17,4 à 15,1 jours et le pourcentage d'entreprises moyen baisse quant à lui de 69,2 à 58,6%.
Nous serons donc en mesure de vérifier lors de la prochaine édition du baromètre si la période de fin d'année est effectivement favorable au règlement des factures, ou si les entreprises ne sont pas aujourd'hui plus sensibles aux problématiques de paiement, notamment grâce à la démocratisation de nouvelles solutions collaboratives, plus rapides et plus connectées, qui favorisent les bonnes pratiques de paiement inter-entreprises.
Plus de 100 millions de factures de moins de 3 ans émanant d'1 million d'entreprises françaises (de 0 à plus de 250 salariés)
Méthodologie
L'analyse a pris en compte le DBT score* de chaque entreprise sur le quatrième trimestre 2019.
*Le DBT Score est un score de comportements de paiement (Nombre de jours de retards constaté sur toutes les factures de moins de 12 mois et le calcul est pondéré par rapport aux montant des factures.) Un score égal à 0 veut dire aucun retard dans les comportement de paiement et un score à 35 veut dire que l’entreprise a tendance à payer ses factures avec 35 jours de retard après la date d’échéance"
Ces données ont ensuite été croisées avec les informations contenues dans la base de données Creditsafe (score Creditsafe, effectif, forme juridique, secteur d'activité, etc...) pour produire le baromètre.
Fréquence
Le baromètre est actualisé tous les trimestres.